Histoire (en cours d’écriture à plusieurs mains)
1960 Création du DHEPS (Diplôme de Hautes Etudes en Pratiques Sociales) et du Collège Coopératif de Paris par Henri Desroche, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
1970 Création du Collège Coopératif Rhône Alpes
1979Création du Collège Coopératif Provence Alpes Méditerranée
1981 : Entre Henri Desroche et Michel Denis, professeur d’histoire, président de l’Université Rennes 2, ébauche d’un projet de Collège Coopératif en Bretagne.
Juillet : création de l’ADECAMB (Association pour le Développement Coopératif, Associatif et Mutualiste en Bretagne).
Le RIHEPS : une histoire de quatre décennies
Il serait naturellement d’une insolente prétention de vouloir résumer en quelques lignes une telle histoire, riche en rebondissements, en inventivité créatrice et en déterminations militantes.
Nous en rappellerons ici simplement les fondamentaux, les axes majeurs de son développement et les lignes de tension « instituant/institué » qui ont traversé son histoire.
Une histoire de femmes et d’hommes nourris de sciences humaines et sociales, toujours à l’affut des pulsations des sociétés et du monde, comme sur les parvis des universités, là où le courant d’air entre le dedans et le dehors permet l’émergence d’une mixité des savoirs et ouvre les voies de l’émancipation individuelle et collective.
Henri Desroche, Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, avait, à l’aube des années 80, rédigé un imposant rapport remis au Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de la Formation Professionnelle. Ces pages visaient « la création d’une structure d’enseignement supérieur en alternance, qui pourrait prendre la forme d’un réseau interuniversitaire aux implantations régionales voire internationales ». Sur le fond, ce rapport dégageait un espace nouveau « en vue, notamment, de conjuguer l’expérience de militants sociaux et la méthodologie universitaire ». Le terme de « pratiques sociales » venait alors estampiller l’originalité de cette approche marquant ainsi sa spécificité par rapport aux sciences sociales.
Le RHEPS, qui prenait alors la forme d’un Groupement d’Intérêt Scientifique, agrégeait une douzaine d’antennes hexagonales et ultra marines mobilisées selon une triangulation qui en dessinait ses fondements et son profil :
- Un réseau d’antennes couplant, localement, le service public universitaire et ses filières avec une structure collégiale de droit associatif.
- Une méthode de « Hautes Etudes » manifestant la rencontre de savoirs universitaires avec des savoirs expérientiels et construite sur la production de recherches plus que sur la consommation d’enseignements. Pédagogie de projet versus pédagogie de programme.
- Un champ de « Pratiques Sociales », ouvert par et avec une diversité d’acteurs sociaux porteurs d’expériences et de créativité personnelle et collective se mettant « en recherche » dans, sur et pour l’action qu’ils conduisaient.
Si les formes se sont diversifiées quelque peu au fil des ans, si les singularités se sont affirmées au sein de telle ou telle antenne, le réseau a poursuivi sa mission de lieu ressource pour chacun de ses membres et de réflexions croisées développées lors de journées d’étude dédiées. La dimension internationale, toujours présente dans les partenariats en terre africaine notamment, s’est également élargie à l’espace européen. Lors d’une journée d’étude, à Toulouse, le RHEPS est devenu RIHEPS.
L’offre d’accompagnement formatif par la recherche-action – le Diplôme des Hautes Etudes des Pratiques Sociales – s’est trouvée grandement interrogée par les mutations de l’université dans les cursus très normatifs qu’elle-même offrait répondant ainsi à une nouvelle organisation des filières, à l’intégration du système LMD et aux enjeux forts de professionnalisation.
Dès lors le RIHEPS, à travers ses antennes, devait-il se muer en organisateur de filières « métier » se pliant ainsi aux injonctions institutionnelles au risque de laisser sur le bord du chemin tous les acteurs sociaux désireux de produire, par la recherche, des connaissances nouvelles, un savoir discuté, affiné sur les pratiques sociales qui étaient les leurs ?
Aujourd’hui le RIHEPS peut s’enorgueillir de centaines de recherches conduites par ses antennes. Ses acteurs majeurs, universités comme collèges coopératifs, restent mobilisés pour offrir un espace, toujours renouvelé, d’analyses, de questionnement des pratiques, de créativité collective adossé à une méthodologie éprouvée et à la conviction tant de fois rappelée que si seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
La coopération dans la recherche-action en est, chaque jour, le signe patent.
GP